Varroa

En cette période où la pression de varroa est la plus forte, le contrôle du taux d’infestation des colonies, après récolte et avant le premier traitement estival à l’acide oxalique, permet d’avoir un bon indicateur de la présence de celui-ci sur les abeilles.

Pour une rucher de plus de 20 colonies, il est recommandé de tester à minima huit colonies. Mais, au Rucher École de Rocamadour, nous nous devons de sensibiliser nos adhérents aux dangers du varroa, d’enseigner tous les moyens de lutte et plus particulièrement ceux biotechniques que nous utilisons avec succès depuis plusieurs années
Au cours des séances consacrées à la récolte (lire l’article), et à l’encagement des reines (lire l’article), nous avons permis aux adhérents présents de voir « comment faire » et testé ainsi 84 % de l’ensemble des nos colonies en Dadant 10 cadres, soit 22 colonies.

Nos objectifs :

Pour conserver des colonies saines, soumises le moins possible à la pression du varroa, nous essayons depuis plusieurs années de ne pas dépasser les seuils au delà desquels il est estimé que les colonies sont en danger :

  • Au printemps : VPH/100AB < à 1%
  • Avant traitement estival : VPH/100AB < à 3%
  • Après traitement estival : VPH/100AB < 2%
  • Après traitement hivernal : chutes naturelles < 0.5 var/j

Toutefois, cette année, notre résultat est bien au delà du seuil préconisé avant traitement estival, avec un VPH moyen ressortant à 5.4%

VPH/100Ab en % Chutes naturelles var/jour
Période Sortie hivernage (mars) Avant traitement estival (juillet/août) Après traitement estival (septembre) Avant traitement hivernal (décembre) Après traitement hivernal
2020 0.1 2.5 2.1 3.8
2021 0.1 1.6 1.5 3.2 0.4
2022 1.9* 5.4
               * Tests effectués tardivement le 29/04/22

Un résultat moyen médiocre, alarmant à première vue, mais qu’il faut toutefois analyser plus finement, car pour les 22 colonies testées :

  • 17 colonies, soit 77%, ont un VPH moyen de 3.1%, conforme aux objectifs.
  • 5 colonies, soit 23%, ont VPH moyen de 13.2%; avec un pic à 20% pour la plus infestée.

Bien que traitées et conduites de la même manière, quelle peut être la (les) cause(s) d’un tel écart entre les colonies, au sein d’un même rucher ?

Une première hypothèse :

Un traitement hivernal qui aurait échoué sur ces cinq colonies en raison de présence de couvain (Rappel : l’acide oxalique est inefficace en présence de couvain)
Solutions : en début de période hivernale, supprimer le couvain ou encager les reines en période hivernale (cf. cahier technique INNOV’API ci dessous)

Deuxième hypothèse :

Sur notre causse de Gramat, depuis près de deux mois, des conditions climatiques extrêmement défavorables (sécheresse et chaleur) ont provoqué des arrêts de ponte dans certaines colonies. Dans celles-ci, du fait de la quasi absence de couvain, les varroas étaient, au moment du test, quasi tous en phase phorétique, faussant ainsi le résultat ?
D’autres de nos adhérents ont constaté le même phénomène.
Ces deux hypothèses peuvent également se cumuler.

Question : pour être sûr d’avoir un résultat représentatif et fiable doit on prendre en compte ce genre de situation « anormale » ?

Tester avec la méthode au CO2

Même si nous pensons que la méthode au lave-glace que nous utilisons depuis plusieurs années est certainement la plus fiable, celle-ci peut toutefois rebuter des apiculteurs, car létale pour 200 à 300 abeilles.
Aussi, Tristan un de nos adhérents, a imaginé et conçu un dispositif au CO2, utilisable aisément avec les EasyCheck.
Le nécessaire, du petit matériel facile à trouver dans le commerce : une cartouche CO2 type « sodastream » rechargeable, un régulateur, une soufflette.

Le montage est facile à utiliser : les abeilles sont endormies après une petite injection de CO2, puis secouées pour détacher les varroas et enfin remises dans la ruche où elles se réveilleront.
Néanmoins nous avons pu constater que le comptage des varroas dans l’EasyCheck était plus difficile et surtout un écart important entre le test au lave-glace (VPH=1.7%) et le test au CO2 (VPH =0.6%) effectué dans la même colonie. A noter que pour le CO2, l’ADA AURA préconisait un coefficient de correction de 1.4.
Un test donc à vérifier …

Pour aller plus loin, documentation à consulter :

Publications externes :

Nos publications :