Pesticides et produits apicoles

Rappelez-vous :

Lors de notre assemblée générale du 05 octobre 2019, le Rucher Ecole de Rocamadour remettait 76 échantillons de miel aux professeurs Franck Saint-Marcoux, responsable de l’UF de toxicologie biologique et médico-légale, et Philippe Cardot, responsable du laboratoire de chimie analytique et de bromatologie ; deux unités de recherche du CHU de Limoges.

Ces échantillons de miel, récoltés en 2018 et 2019 par 34 adhérents du rucher-école, provenaient de 53 ruchers différents, bien répartis sur un vaste territoire de plus de 1000 km2, caractérisé par quatre grandes zones bien différentes par les pratiques agricoles, la géologie et les éco-systèmes.

A l’heure où les pesticides font, quasi quotidiennement, la une des actualités, l’objet de cette collaboration était de répondre aux questions suivantes :

Sur ces 4 zones géographiques répertoriées :

  • Les miels produits sur ces territoires contiennent-ils des pesticides ?
  • Les pratiques apicoles des adhérents du rucher-école ont-elles un impact sur la présence éventuelles de pesticides dans le miel ?
  • L’environnement agricole des ruchers a-t-il également un impact sur la présence de pesticides dans les miels ?

Des premiers résultats encourageants

A ce jour, la quasi totalité des échantillons a fait l’objet d’analyses portant sur la recherche et la détection de 320 molécules différentes de pesticides.
Les résultats partiels que nous avons sont encourageants. Ils montrent que, globalement, nos abeilles bénéficient d’un environnement plutôt favorable.
Toutefois, nous avons quelques interrogations sur la provenance d’un tout petit nombre de pesticides retrouvés dans des quantités à la limite de la détection.
Les résultats complets, que nous attendons tous avec impatience, nous permettront de mieux comprendre les problèmes récurrents auxquels sont confrontés nos abeilles.

Qui ont permis d’étayer une thèse

Le 08 novembre dernier, le Rucher Ecole de Rocamadour, a eu l’honneur de participer à un jury de thèse présidé par le professeur Franck Saint-Marcoux.
Soutenue par Marine Fabre, qui a obtenu la mention « très bien », cette thèse de doctorat en pharmacie nous concernait non seulement par son titre : « Néonicotinoïdes et produits apicoles », mais aussi parce que Marine, dans sa thèse, a publié les résultats obtenus pour 22 échantillons de nos miels.
Télécharger la thèse de Marine Fabre …

Pour demain | Un champ d’investigation élargi

Pour mieux comprendre les inter-actions entre la ruche et son environnement, le professeur Franck Saint-Marcoux a décidé de poursuivre ses recherches en analysant tous les intrants de la ruche au cours d’une saison apicole .

Les 34 adhérents du Rucher Ecole de Rocamadour qui participent à cette belle étude vont très rapidement collecter ceux-ci, notamment :

  • Les sirops et candis que nos adhérents donnent à leurs abeilles.
  • Les pollens que celles-ci rentrent au cours de la saison apicole.
  • Le pain d’abeille qu’elles fabriquent pour nourrir leurs larves.
  • Les cires neuves introduites dans les colonies, issues du commerce, ou issues de nos campagnes de gaufrage mutualisé en y distinguant deux groupes, aux pratiques différentes dans la lutte anti-varroa :
    – Le groupe pratiquent des méthodes bio-techniques.
    – Le groupe utilisant des molécules traditionnelles (amitraze et tau-fluvalinate)

Sont également au programme, des analyses d’abeilles :

  • Qui seront prélevées sur les cadres, tout au long de la saison apicole.
  • Ou, récupérées devant les ruches, en cas de mortalité massive avérée.

Une belle et passionnante aventure

Pour le Rucher Ecole de Rocamadour et ses adhérents, qui mesurent toute la chance qu’ils ont de participer à cette étude de portée nationale.
Celle-ci permettra de mieux comprendre les inter-actions entre les abeilles et leur environnement, d’améliorer nos pratiques apicoles et renouer des liens constructifs avec le monde agricole.

Consulté lors d’enquêtes, participant à d’autres expérimentations, notamment avec M2I BIOCONTROL sur le frelon asiatique, le Rucher Ecole de Rocamadour peut se prévaloir, aujourd’hui, d’être un excellent observatoire de l’abeille dans l’environnement local.

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