Conduite à tenir en cas de mortalité massives aiguës d’abeilles

Conduite à tenir en cas de mortalité massives aiguës d’abeilles domestiques adultes par intoxication pouvant être imputées aux produits phytopharmaceutiques, biocides et médicaments vétérinaires.

DEFINITIONS

Un rucher est considéré comme atteint d’une mortalité massive aiguë d’abeilles adultes lorsque, brutalement et sur une période inférieure à 15 jours :

  • au moins 20% des colonies ou au moins 1 colonie lorsque le rucher en compte 2 à 5 ou 2 lorsqu’il en compte 6 à 10 sont atteintes de MMAA.

Une colonie est considérée victime de mortalité massive aiguë d’abeilles adultes (MMAA) lorsque, brutalement et sur une période inférieure à 15 jours, une des caractéristiques suivantes est vérifiée :

  • des abeilles adultes sont retrouvées mortes ou moribondes sous forme d’un tapis devant ou dans la ruche (volume d’abeilles touchées supérieur à un litre),
  • la colonie est victime de dépopulation (hors essaimage), c’est à dire qu’il y a disparition d’une grande partie des abeilles adultes avec présence dans la ruche d’une population très réduite d’abeilles avec présence de couvain, de réserves de miel et de pollen en quantité.

Les mortalités constatées en fin d’hiver ne sont pas à considérer comme des phénomènes de mortalité aiguë s’il n’est pas possible de les positionner dans une période précise permettant de définir leur caractère aigu, c’est-à-dire des troubles brutaux apparus en moins de 15 jours.

Les phénomènes de dépérissement ou d’affaiblissement ne sont actuellement pas pris en compte dans ce dispositif, du fait de leur caractère non aigu.

Mortalités massives aiguës groupées : elles concernent les mortalités massives aiguës survenant, dans plusieurs ruchers, dans une période et une zone géographique données, faisant suspecter une origine commune.

MODALITÉS DE DÉCLARATION D’UN RUCHER ATTEINT DE MMAA

Le dispositif de surveillance repose sur la déclaration volontaire par les propriétaires des ruches ou des ruchers potentiellement atteints de MMAA. Voir Instruction Technique DGAL/SASPP/2018-444
du 12/06/2018.

Ces déclarants peuvent, à leur initiative, être assistés dans leur démarche par les vétérinaires, les techniciens sanitaires apicoles (TSA), les laboratoires compétents en pathologie apiaire ou en recherche des substances toxiques pour les abeilles, les organismes à vocation sanitaire (OVS), les organisations sanitaires départementales (OSAD) ou les associations de développement de l’apiculture (ADA).

La déclaration est à faire auprès de la DDCSPP du LOT 304 rue Victor Hugo –CS 80228- 46004 Cahors Cédex 9 qui constitue dans ce dispositif un guichet unique : Fiche de déclaration de MMAA, Ici

  • Heures ouvrables : 05 65 20 56 32 ou 06 32 49 66 41 (Mme MERLIN)
  • Hors heures ouvrables si urgence : 05 65 23 10 00 (Préfecture)
  • ddcspp@lot.gouv.fr

Les ruchers victimes d’événements de santé autres que des MMAA ( par exemple les ruchers victimes de mortalités apparaissant en période hivernale sans caractère aigu ou de mortalités nymphales ou larvaires ), ne sont actuellement pas couverts par le présent dispositif de surveillance. Les apiculteurs sont toutefois invités à les signaler aux Directions Départementales en charge de la Protection des Populations (DDCSPP) qui en assureront le recensement et l’enregistrement. Pour ces autres cas, il est conseillé à l’apiculteur de se rapprocher de son vétérinaire ou organisation sanitaire pour élucider les troubles de santé.

Il est rappelé que toute suspicion de danger sanitaire de première catégorie (Loque Américaine, Nosémose, Petit coléoptère de la ruche [Aethina tumida] et Tropilaelaps spp.) est à déclaration obligatoire auprès de la DDCSPP.

Un prélèvement d’abeilles mortes ou moribondes pour recherche toxicologique est :

  1. à réaliser le plus tôt possible après la déclaration et au mieux dans les 48 heures, et dans la mesure du possible ruche par ruche. Des prélèvements plus tardifs (>48H) sont possibles mais diminuent fortement les possibilités de prouver une intoxication.
  2. à effectuer, si possible, en trois exemplaires homogènes de 50g (environ 500 abeilles) pour permettre les contre-expertises. Dans ce cas, un échantillon est envoyé par la DDCSPP à l’analyse, un échantillon scellé est conservé par l’apiculteur, et un échantillon scellé est conservé par la DDCSPP.

Une fiche de déclaration conforme au modèle figurant en annexe est à remplir par l’apiculteur dans les 48 heures et à adresser à la DDCSPP du LOT.